Sunday, November 21, 2010

CAMEROUN : NOUBACTEP KOUADJO " LE PATRIMOINE CULTUREL QUI EST LE SEUL SENS DE NOTRE EXISTENCE EST VÉHICULÉ PAR NOS LANGUES." Intégralité

Monsieur Noubactep Kouadjo, Bonjour! Merci de nous accorder cette interview, d'entrée de jeu, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs et lectrices?

Bonjour et merci pour cet honneur. Je suis Noubactep Kouadjo, descendant de Ta’ah Sa´akou, un des plus grands généraux du village Bangou, grand père du premier Chef Supérieur Bangoulap; du chef Tchouseu (Un de plus grand quartier de Batchingou), et d´un Homme très influent du Village Bamena au nom de Dioh Fantcho qui est mon arrière grand père, installé à Bamena depuis la fin du 19ème siècle.
Né dans le royaume du Congo, dans une petite ville appelé Bangangté, j´ai été comme tous les autres,  très influencé par l´éducation coloniale. J´ai tout de même eu la chance d´être le fils d´un gardien de la paix (devenu inspecteur de police en fin de carrière) qui est très singulier et qui a pour seul souci la recherche de la vérité et le pourquoi des choses. Sa passion pour la lecture et le travail a fait de nous des enfants qui ont évolué et évoluent encore sans doute en dehors de la société à laquelle ils appartiennent. Pour papa Ngongang (mon père ou mieux le descendant de Ta’ah Sa´akou qui m’a donné l’occasion de faire une expérience terrestre) le véritable problème de l´homme est son ignorance.

Que signifie pour vous être panafricain?

Merci pour cette question-clé. Pour moi être panafricain, c´est se définir par son histoire et non par la colonisation et l’éducation coloniale qui en dérive. Nous à qui on a collé le qualificatif «Camerounais» aimons brandir les diplômes que nous savons acquérir, plus que d’autres peut-être, à cette école qui selon Bob Marley forme les criminels («thieves and morderers» (Babylon System). Or les criminels sont des hors-la-loi dans la pensée africaine. Permettez moi de vous dire ce qui fait d’un homme un criminel: c’est la convoitise et on ne convoitise que le matériel. Vivre pour le matériel est un état de développement primitif. Ca veut dire que ce que l’on appelle développement est une course vers un sous-développement spirituel.
Vous convenez avec moi que l’on peut vivre Africain (donc être panafricain) en tout lieu et en tout temps. Vivre Africain c´est se définir sans tenir compte de ce que l´autre pense de soi et ceci à toute échelle. Savez vous quelle est la différence fondamentale entre un Européen et un Africain? L’Européen fait tout pour avoir raison, Allez voir la place des avocats dans leurs sociétés. L’Africain lui fait tout pour rester innocent avec la nature et donc la divinité comme son témoin. Ceci peut surprendre plus d’une personne. Mais la preuve palpable de la profondeur de cette assertion, nous l’avons à chaque bout de chemin. L’Africain n’adresse pas sa prière à un Dieu qui est quelque part et qui reviendrait un jour. Sa prière ou mieux sa déclaration d’innocence s’adresse à la nature et sur la base de cette innocence, l’Africain appelle ses ancêtres qui ont vécu sur cette terre et se sont battus pour des causes justes à son secours. Voilà l’indépendance qui ne coûte rien et que chacun possède. L’Afrique se porte mal depuis que chacun attend l’aide de l’au-delà (de la divinité ou des bienfaiteurs comme on appelle la race blanche dans le jargon post-colonial à Bangangté).
J’ai certainement été long mais permettez que je me résume: m´approprier mon histoire, étudier mes problèmes, chercher des solutions sans attendre une aide quelconque, m´approprier La Technologie Universelle et la mettre à la disposition de l’Afrique tout en défendant et en faisant revivre L’Âme Africaine, une cause pour laquelle nos prophètes ont donné leur vie. Voilà pour moi être Panafricain.

Quelle lecture faîtes-vous de la communauté Camerounaise par rapport à d'autres communautés Africaines vivant en Allemagne?
Permettez moi de vous dire que ce que vous appelez, pardon nous appelons Camerounais c’est une fraction du Peuple Africain. Le Cameroun est une imagination coloniale (Kamerun, Cameroon ou Cameroun) à laquelle la post-colonie n’a pas pu donner de contenu en 50 ans dits d’indépendance.
Mais revenons à votre question. Lorsque je me rapproche de la communauté camerounaise en Allemagne, je vois un potentiel immense, une force incroyable pour le futur de l´Afrique (et de ce monde). Malheureusement cette potentialité reste inexploitée et ne profite qu´à l´occident (une infime partie du monde si vous pensez en termes superficies et même de populations). Cette communauté camerounaise est identique à la foule martiniquaise de papa Aimé Césaire (Cahier d´un Retour au Pays Natal). Elle est étrangement bavarde et muette, elle ne sait pas faire foule pour ainsi reprendre les propos de papa Césaire. La communauté camerounaise est assez grande et ses membres sont assez instruits contrairement à d´autres, elle se prend même le plus souvent pour une communauté particulière, pas noire dans le sens de Franz Fanon et méprise les autres africains, elle se regroupe autour des fêtes et du football, nous savons tous de quoi je parle. Les autres communautés sont très peu, plus soudées et organisées, peut-être à cause de leur petit nombre. Bref nous n’avons pas encore pris conscience de ce que des années de domination et de marginalisation (esclavage, colonisation et néo-colonisation) ont fait de nous.

Que pensez-vous des futur(e)s et déjà intellectuel(les) Camerounais(es) vivant en Allemagne?

Ma réponse aura deux volets. Un volet rectificatif qui fait de l’intellectuel une élite. On ne peut pas penser sérieusement que accumuler les diplômes fasse des êtres humains des personnes particulières. Il faut d’ailleurs savoir que quand nous sommes ingénieurs et autres docteur, nous nous sommes qualifiés sur des normes fixées par l’autre et sur des sujets concourant (du moins en majorité) à son propre bonheur. Je n’irai pas dans le détail mais je préciserais qu’un Africain diplômé commence à être intellectuel quand il se bat pour mettre le savoir acquis au service de du Grand Peuple Africain. Je soupçonne que ce n’est pas de ces intellectuels que vous parlez.
Venons maintenant aux Camerounais diplômés vivant en Allemagne. Je dois préciser que ce sont des enfants qui quittent l’Afrique aux frais de leur famille et étudient sous la menace perpétuelle de l’office pour les étrangers (Ausländerbehörde). A la fin de leurs études il doivent quitter le territoire fédéral s’il n’ont pas pu intéresser le monde du travail dans un délai de 18 à 24 mois. Cette précision c’est pour vous éclaircir un peu sur le parcours de combattant que ces fils de l’Afrique ont laissé derrière eux pour apparaître aujourd’hui comme une communauté camerounaise en Allemagne.

Je pense sincèrement que l’Etat Allemand est désormais consciente des capacités de cette communauté. En clair les diplômés Camerounais d’Allemagne sont un atout pour un état qui a des problèmes ponctuels à résoudre. Cette communauté dispersée par nature doit chercher à se mettre ensemble pour tirer le meilleur de cette situation nouvelle. Si nous ne le faisons pas, nous allons rester sur place à servir l’occident dont je parlais tout à l’heure. Déjà que le système est très rude.

Pour peu que nous soyons sages nous allons surprendre ceux qui nous donnent des diplômes en se moquant, car pour eux ces diplômes ne nous serviront à rien, le disent-ils à qui veut les entendre. Moi je leur rappelle toujours qu´il y a de cela moins un demi siècle, ils disaient la même chose aux chinois. Je sais que la comparaison avec la Chine est exagérée à cause de son vaste marché intérieur. Mais le Panafricain ne raisonne pas en terme d’état colonial. Et c’est pourquoi les Camerounais devraient se mettre au service de l’Afrique au lieu de continuer à croire qu’ils sont une espèce à part et particulièrement doué. Ce grand don, au cas où il existe, n’a pas encore montrer de fruits.

Que regroupe pour vous les différentes cultures Africaines?
Lorsque nous parlons de «cultures africaines», d´aucuns ont tendance à confondre les abus de l´histoire et la culture. Je voudrais préciser un peu mon idée en prenant l’exemple simple des funérailles qui sont devenus une attraction dans ma région natale. De la levée du corps aux enterrements-funérailles tout est faux. Je m’excuse. La notion même d’enterrement funérailles est erronée. Vous vous imaginez que vous perdez une personne chère et vous mettez sous la pression de «finir avec elle» en quelques deux à huit semaines. On aurait dû nous dire à quoi ses simplifications correspondent. C’est pas la premières fois qu’il y a une crise en pays Bamiléké mais c’est la première fois qu’une solution non réfléchie semble être adopté à grande échelle. J’aurais dû prendre d’autres exemples (cimetières familiaux, messe de requiem…) mais je pense que l’idée est précisée.

Revenons aux Cultures Africaines qui ne sont pas les mauvaises habitudes récentes. La spiritualité est au cœur de cette culture. L’Homme Noir a une conception de la personne humaine comme d’un cosmos en miniature, eau et feu, terre et air, visible et invisible, corps et esprit indissociable, il peut se transformer en lion ou serpent, en arbre ou rochier; certains codes de la nature peuvent l’amener à canaliser les forces de la nature pour influer sur le cours de la vie, pour conjurer la mort et faire triompher la vie. Les nombreux rites d’Afrique Noire comportent ces codes auxquels n’ont accès que les seuls initiés.
La Religion Africaine est quelque chose de vécue, en tout temps, en tout lieu. Il n’y a pas de temple où on irait une ou plusieurs fois par semaine consacrer quelques heures à Dieu. Non Dieu est glorifié partout, dans le chant mélancolique de la femme dont le mari est partie, dans le son du tam-tam, dans la fraîcheur de l’eau et à l’ombre de l’arbre simple ou du bois sacré. Cette constance vous la trouverez sous plusieurs variante de Cap au Tchad. Voilà ce qu’il y a de plus Africain, je dirai une Religion de l’Harmonie, un monde qui reconnaît le bien et le mal comme composante de la vie de chaque jour et encourage chacun à faire le bien. Voilà pour être court la raison pour laquelle les survivants sont plus joyeux dans leur survie que ceux qui vivent!!!
Il me semble fondamental de relever l’aspect Liberté dans les Cultures Africaines. Chacun est lié à Dieu par ces propres ancêtres et les ancêtres nous communiquent les doléances de l’au-delà par plusieurs canaux (y compris les songes). L’individu décide quel voyant consulter et à quel moment faire l’offrande nécessaire. Il n’y a pas un prête unique affecté pour un certain séjour. Mais il y a de temps en tempos des envoyés de Dieu que l’on appelle Megni Nsi à Bangangté. Ces Messagers viennent mettre de l’ordre dans la société. En dehors de l’échelle familiale l’individu se lie à ce qui l’enchante. Vous avez bien compris qu’avant la colonisation il n’y avait pas les Bangangté et les Bangou par exemple, mais il y avait des gens qui vivaient à Bangangté et à Bangou. Vous avez vu dans ma généalogie que mes frères et sœurs sont dans cinq village différents. Le chef supérieur Bangangté est descendant de la chefferie Banka… Je puis multiplier les exemples. Mais ceci était vrai dans toute l’Afrique. Vous comprenez pourquoi nous devons revenir à nos cultures et ce que l’on appelle au Cameroun et ailleurs tribalisme disparaîtra de lui même.
Je voulais encore insister sur les rapports avec Dieu. Nos propres Ancêtres sont nos intermédiaires. Un parent aime sans condition, faut-il le rappeler. Nos parents qui nous ont connus et aimés continuent de militer à nos côtés pour le triomphe de la vie. Quand vous avez cette conviction, vous êtes sûr que rien ne peut vous arriver d’insurmontable et vous êtes forts. Je souhaite que mon peuple revienne à ce point avec au moins la même force qu’elle a fournie pour s’approprier d’autres choses. Il n’y a pas de monde sacré et profane. L’univers tout entier est le lieu de l’irruption de l’Au-delà ou du divin. La vie est le sacré par excellence. Si vous le voulez l’Afrique est une large communauté de la continuité à laquelle appartient chaque individu avec sa famille vivante et ses ancêtres «morts».
L’univers tout entier porte le destin de l’homme. Il n’y a pas de hasard; rien ne peut échapper aux mains du créateur; nos actes ont une répercussion sur l’univers, de près ou de loin, tôt ou tard. La transformation du monde se fait comme une liturgie, et non comme une domination. La transformation du monde n´est qu´une des modalités d’entrer en communion avec lui, dans l’harmonie et le respect des êtres animés et inanimés, dans la recherche de tout ce qui fait vivre et le rejet de tout ce qui est allié à la mort. Une mort qui n’est pas une fin rappelez vous, mais qui est un stade qui valorise la vie et célèbre le décès.
L’Afrique noire est une terre d’hospitalité, c’est-à-dire, de l’accueil gracieux de l’autre, a priori et gratuitement. Bien accueillir l’autre est un moyen de disposer en notre faveur la hiérarchie de l’univers et de se prémunir contre les éventuels mauvais desseins de nos hôtes.
Les Africains sont optimistes pour la vie, quelles que soient leurs conditions matérielles. La vie est la valeur suprême, le don par excellence de Dieu, et qu’il faut transmettre. Vivre pour nous, c’est donner la vie. Une vie sans progéniture est une catastrophe, non seulement pour l’individu, mais surtout pour la communauté. En Afrique noire, on survit plus par solidarité et alliance, que par de puissantes organisations et de rigoureuses planifications. On cultive moins la confiance dans l’outil, la machine, dans les biens matériels, que dans l’homme et dans la relation communautaire.
Ne serait-ce pas pour cela que ce continent demeure le fief de la Parole, des civilisations qui privilégient le contact vécu, l’image et le symbole, le rythme cosmique et le rite, dans le mode de communication et l’éducation ? Même si le livre est devenu indispensable, celui-ci est lu et écrit à la manière orale.

Comment peut-on motiver les jeunes Camerounais(es) à apprendre à lire et écrire différentes langues nationales camerounaises?

Votre question est très pertinente et j’avoue ne pas avoir de réponse magique. Quand vous écoutez la langue Madumba (parler à Bangangté) vous écoutez dans les chansons de Nami Jean Deboulon ou de Réné Ben’s la philosophie africaine non truquée. Non truquée parce que Nami Jean Deboulon par exemple n’est pas allez à l’école coloniale. Le patrimoine culturel qui est le seul sens de notre existence est véhiculé par nos langues.
Lorsque je reprends les prières de ma grand-mère, et j´analyse leur profondeur, je me rends compte qu´il m´est impossible de traduire cela en français ou en Anglais. Quand je lis «Ma Passion Africaine» de la Reine Blanche (Mme Claude-Bergeret Njiké), je réalise comment cette femme Bangangté à la peau blanche donne dans la langue de ses parents (le Français) des choses que je vis mais ne pourrais reporter (en Français). Alors je me dis il faut faire quelque chose pour que chacune de ses langues survivre. Il faut absolument trouver une stratégie. La stratégie doit être efficace à grande échelle. Des efforts sont fournis par exemple depuis plus de 20 ans il y des enseignements du Madumba partout dans les grandes villes du Sud du Cameroun mais la participation est loin d’être satisfaisante.

Maintenant il faut se demander pourquoi les jeunes ne veulent pas apprendre ce qui est à eux. L’anglais l’aiderait à trouver un poste de travail ou à se former. Mais le Douala, le Féfé… Pourquoi faire?  C’est à cette question que nous devons répondre et à mon sens il faut que l’Africain sache que parler sa langue est une fierté. Je pense que c’est le Général Dingama qui disait à son Roi Chaka (dans La Mort de Chaka de Seydou Badian Kouyaté): «ma fiérté m’appartient et nul ne peut me l’enlever». Cette fierté là doit être réveillée en l’Africain.

Pour réveiller cette fierté il faut effacer ce que j’appelle patriotisme de façade qui fait que dans les associations de Camerounais par exemple le Français, l’Anglais et le Pidgin soient des langues de travail et que les «patois» soient interdits. Nous devons créer des conditions telles que chacun soit fier de parler chaque langue en public.

Je voulais pour terminer signaler qu’à la conférence d’Accra en 1958, le représentant du Soudan a pris parole en deuxième position et a regretté de devoir discuter des problèmes de l’Afrique avec ses Frères Africains en langue étrangère. Il a ensuite émis le vœu qu’avant la prochaine conférence une Langue Africaine se soit développée. Nous pouvons réaliser ce vœu avec un retard de 60 ans. Mettons nous au travail.

Pour ne pas être long, nous lançons un appel à tous ceux qui sont conscients du génocide culturel qui sévit sur le continent depuis des siècles, de se mettre au travail. Il s´agit ici d´apporter de l´aide financière aux structures qui travaillent déjà dans ce sens, sur place dans nos pays respectifs; de créer des centres et des sites internet d´apprentissage au sein de la diaspora et aussi de se regrouper le plus souvent car comme dit un proverbe Medumba : une seule main ne peut pas faire un paquet. Traduction en swahili : Mkono mmoja hawezi kufanya rundo.

Quelle lecture faîtes-vous du cinquantenaire d'indépendance de certains pays d'Afrique?

Comme j’aurais bien voulu répondre à une autre question plus facile…De quelle indépendance s’agit-il? Je me demande aussi si l´indépendance a la même signification partout. Y a-t-il une signification pour le Nord et une autre pour le Sud ? Si je me tiens à ma logique, parler du cinquantenaire d´indépendance,  c´est trouver de quoi distraire les gens puisqu´il n´y a pas eu d´indépendance. Nos indépendantistes ont été assassinés et l´indépendance étouffé dans un bain de sang. Ceux qui ont parlé de décolonisation pacifique de l´Afrique veulent nous faire croire qu´il y a eu indépendance et nous les suivons comme des moutons.
A supposer qu´il y ait eu indépendance, je ne peux que reprendre ces propos de M. Mbagbo “Comment avons-nous utilisé nos 50 ans d’indépendance et qu’allons-nous demander à nos enfants et petits-enfants de faire dans les 50 ans à venir ?”, ”Il faut qu’on sache d’où on vient et où on va”.   Là je dois demander à tout africain de réfléchir et non reproduire les expressions des autres.


Un message aux femmes africaines

Quel autre message donner à mes filles, sœurs, épouses, mères et protectrices que celui d’un remerciement infini. Savez vous que chez les Bamiléké les enfants sont les enfants de la femme? L’homme a le devoir ancestral de créer et d’encadrer une famille sous la supervision des ses épouses et de ses mamans. Voilà une constante que vous pouvez vérifier partout. Aujourd’hui j’écoute les gens dire l’homme est monté, il est descendu.
Savez vous que pour construire les chemins de fer au Cameroun la main d’œuvre était masculine? La même remarque vaut pour créer les plantations et autres et ces hommes que l’on payait avec de la liqueur revenaient dans leur famille juste pour se consoler auprès de leurs bien-aimées qu’ils aimaient avec un amour à ne pas démontrer. Quand il laissaient leurs familles pour porter pendant de long mois nos parents étaient des bons nègres. Même sur le plan éducation occidentale c’est encore le colon qui a privilégié celui qui devait servir le plus. Le missionnaire a essayé de mixer l’image en créant des écoles de jeunes filles et autres mais l’injustice était déjà là et de toute les façons maman, sœur, fille redeviens toi même et tes enfants te suivront.

La femme est la matrice, le cœur, le pivot central de la société, c´est elle qui donne la vie et c´est elle qui éduque nos enfants. La femme africaine doit reprendre sa place. Je dis reprendre sa place dans ce sens que se sont les liberticides qui nous apportent à travers les révélations, l´idée selon laquelle la femme est inferieur à l´homme, la femme a été faite a partir de l´une des cotes de l´homme. Que dit la mythologie Africaine sur la place de la femme dans la société? That is the question to be answered! Nous ne faisons plus de différence entre l´héritage coloniale et notre héritage à nous.

Dans nos sociétés traditionnelles il n’y avait pas d’égalité de droit entre la femme et l´homme, on peut le voir ainsi. Mais la maman avait le devoir de conduire sa famille ses enfants et elle le réussissait avec le concours de toutes les parties prenantes. Elle le peut encore aujourd’hui car rien de fondamental n’a changé.
Mon Bref Message: Maman reprends en main le destin de tes enfants et regroupe nous sous tes ailes comme la mère poule. La libération de l’Afrique est ton devoir.


Un message à la jeunesse Africaine

Je dois résumer mon message à mes frères et sœurs en quatre points
Ø  Travail, travail, travail, travail … sans repos, nous devons travailler plus que les autres, parce que IL Y A TANT DE CHOSES A FAIRE.
Ø  Informez-vous et formez-vous. Prenez votre formation en mains, et essayez toujours de combler ou de compléter ce que l´école vous donne.
Ø  Créez des clubs de réflexion. Ceci est excessivement important, nous ne discutons pas assez, nous bavardons et surtout ne considérons pas la «pauvreté» la «misère» comme malédiction mais plutôt comme une faille au niveau de la mise en profit de notre génie.
Ø  Soyez solidaires! La solidarité et l´unité me semblent être la clé de tout, l´histoire du monde nous le prouve.

Un vœu pour l'Afrique?

Mon vœu le plus cher pour l´Afrique c´est l´unité, je rêve toujours d´une  Afrique sans frontière politique, économique et raciale. Une Afrique sans guerre de matières premières, sans guerre de position stratégique. Bref une Afrique pour Africains avec tout ce que cela comporte. Bref, l´Afrique que nos prophètes on souhaité doit se réaliser. Il est temps que nous nous organisons pour que la richesse de notre vaste continent profite à ses enfants et non plus a ceux qui nous exploitent depuis des siècles en nous faisant croire que nous servons a rien.


Une question d'ordre personnel, qu'a-t-il de particulier dans ton village, la langue maternelle parlée et l'activité principale des populations?

Mon Village c´est le groupement Bamena dans le Ndé. Etymologiquement Bamena veut dire «Ba»: les gens de, les habitants de, et «Meno»: qui signifie petit gibier ou mieux «du gibier» (une expression très affective qui valorise le gibier et le métier de chasseur) en une langue de la Menoua, plus particulièrement du village Leup. Deux Chasseurs (Tchaptchop et Kouagoun) seraient partis du village Leup jusque dans le Ndé où ils découvrirent ce petit coin plein de gibiers. Il s´y installèrent et formèrent un regroupement des chasseurs et de cultivateurs. Le Village Bamena sera réputé par ses stratégies de guerres. Son nom (Meno) vient du fait que son premier chef a dû utiliser la ruse pour offrir du gibier à ses pairs par un temps où le gibier était rare. N’ayant pas (comme les autres) pu ramener de la viande sauvage, il eu seul l’idée de détacher une chèvre pour calmer ses pairs. La chèvre était volée dans un village voisin. Aujourd’hui encore les ressortissants de Bamena sont fiers d’être les seuls voleurs qui ne font pas la prison!!!

En résumé dans ce village, les hommes ont pour activités principales la chasse et la vigne, les femmes l´agriculture. Bamena est la langue maternelle que je parle très couramment et presque tout le monde parle Medumba qui est depuis la nuit des temps la langue de communication du département du Ndé (Noblesse Dignité Élégance). Je ne dois pas finir sans dire que ce village contient comme tous les autres de l´Ouest, des Lieux spirituelles d´une importance capitale,  que nous devons chercher à connaître et comprendre si nous voulons nous rapproprier notre héritage et avancer sans être marginalisé car je suis de ceux qui pensent que le mal le plus profond de l´Afrique c´est d´avoir tourné le dos à sa racine et sa spiritualité pour suivre un Dieu incertain et importé. Et parce que je semble être dans une minorité, j’ai coutume de dire que l’Âme de l’Afrique vit au maquis. Si nous vivons sans notre âme nous sommes les Zombies. «Muss das sein?» (Est-ce utile?) se demanderait l’Allemand.

Questions additionnelles


<<1-Question: Pour des Africain(e)s qui lisent votre présentation, la première question sera, mais comment il a fait pour tout connaître sur sa dynastie. Quel est le secret pour ceux aimeraient tenter connaître leur histoire personnelle?>>

Je pense que je n’ai fait aucun effort pour naître de mon père. Lui et se frères (y compris ceux que les langues européennes appelleraient cousins ou frère consanguins) n’avaient pas meilleur sujet que l’histoire de la famille et cette harmonie que la distance et les métiers contemporains refroidissaient. Pour Papa Ngongang la connaissance de soit est un facteur très important dans l´éducation d´un enfant. L´histoire de la famille tant du côté paternel que maternel, a toujours été au centre de notre éducation. Cette histoire dois être compléter dans les pratiques des coutumes. Car chaque fois que je vais donner (brûler) un coq à un grand père ou donner à manger a une grande mère c´est l´occasion pour moi de me renseigner sur mes liens de parenté avec cette personne et l’approfondissement de ma connaissance de moi.

Vous comprenez que je n’ai fait aucun effort que celui de rester à l’école. Pour celui qui aimerait se connaître sans avoir le même pré-requis que moi, je crois que la volonté c’est le moyen. Il y a toujours un oncle, un grand oncle, un ami de la famille qui connaît. Lorsque vous allez chez un sage dans le but de lui enseigner, vous ne pouvez pas réaliser ce que vous perdez. Des jeunes de ma génération allaient au village pas pour se rapprocher des grandes personnes mais pour leur dire ce que c’est que la «civilisation». D’autres enseignaient à leurs parents l’histoire du christianisme. C’est à ce niveau que je n’arrive pas à comprendre que quelqu’un qui se dit chrétien a du plaisir à connaître la généalogie de chaque personnage biblique mais ne s’intéresse pas à la sienne. Quel secret voulez vous que je donne a ceux là? Peut-être leur dirai-je qu’être animiste est un mérite. Oui, on a le mérite de se connaître, car sur le marché culturelle globale il faut savoir ce que l’on apporte sinon on ne saura quoi choisir.

<<2-Question: qu'entendez-vous par royaume du Congo?>>
Moi j´ai un problème avec mes amis allemands lorsqu´ils me demandent d’où je viens. Ma réponse standard est «d´Afrique». Beaucoup pensent d’abord à l’ironie car ils se disent «voilà encore un qui croit que je suis nul en géographie, il se dit certainement que je ne sais pas que l’Afrique est un continent». Ce n´est qu’avec le temps qu´ils comprennent que je suis panafricain. Je suis contre la balkanisation coloniale.
Lorsque que je regarde l´Afrique des grands empires et je regarde la position géographique de Bangangté, il ne pouvait se retrouver que dans l´empire du Congo. Et comme le dit papa Gandhi: «nous devons être le changement que nous voulons voir» je ne peux pas parler chaque jour de l´unité africaine en tenant compte de la balkanisation de l´Afrique.


<<3-Question: "le véritable problème de l´homme est son ignorance.", pouvez-vous nous éclairer précisément?>>
Je vais d’abord vous dire ce que mon cher papa m’a dit de l´ignorance. Etre ignorant c’est avoir la certitude qu´on a raison et que c´est l´autre qui se trompe, c´est l´inaptitude de se remettre en cause pour tel ou tel autre raison. Que ceci cadre avec un courant de pensées ou pas n’était pas son soucis. Son seul souci était et reste que l’on le comprenne.
Venons maintenant à la ville et voyons l’étendue de notre ignorance, nous qui sommes convaincus que des normes d’habillement, de pensées… existent. Ca c’est du fondamentaliste que ce soit combattu ou pas. On nous modèle et nous amène à citer Descartes ou Kant, à nous habiller comme Michelle Obama… quand bien même il nous manque 100 F CFA pour le bic de l’enfant. Voilà le grand piège de l’ignorance dans lequel nous sommes pris. Et nous croyons aux tribus, aux «nations»… à la beauté, à la puissance…. Nous vivons dans un monde où les valeurs n´existent plus, on nous parle de la globalisation, du terrorisme, des religions et même du nouvel ordre mondial. Combien prennent conscience de se qui se passe? Lorsqu´on parle du musulman on voit le 11 septembre c´est tout cela qui constitue l´ignorance.

<<Question: "Nous à qui on a collé le qualitatif «Camerounais» aimons brandir les diplômes que nous savons acquérir", avez-vous quelque chose contre les diplômé(e)s? si oui laquelle? et pourquoi?, des solutions >>

Je n´ai rien contre les diplômes, j´ai un problème du fait que nous accordons trop d´importance a cela, nous ne nous définissons plus que par les diplômes. Nous devrions nous définir par ce que nous sommes, c’est à dire ce que nous savons faire et plus même ce que nous avons déjà fait. C´est à ce niveau qu´il y a problème. Et comme nous savons tous, c´est à cette école qu´on nous a vole notre âme travers le lavage systématique des cerveaux, vous comprenez pourquoi je supporte mal cette manière de se définir.
Savez vous qu’en Allemagne deux «Camerounais» se diffèrent pas la nature de leur visa d’entrée? Celui qui a le privilège d’être étudiant ne veut avoir rien à voir avec celui qui demande l’asile politique. Voilà l’étendue de l’ignorance que nous apprenons à l’école. Un instruit devrait être prêt à laisser son confort pour une cause juste. Nous nous instruisons pour nous servir. Qui se sert, se sert au dépends des autres. Ca a toujours été comme cela. Il faut servir et s’anoblir, voilà l’enseignement africain.
Moi j´ai un diplôme en électronique, un autre en télécommunication et je devais bientôt avoir un autre en technologie de micro-systèmes … Si je ne peux me définir que par cela il est définitivement clair que je dois passer le temps en occident a déprimer, à chercher le travail ou servir l´occident. Donc ces diplômes que nous avons ne peuvent pas aider l´Afrique à l´heure nous nous sommes si nous ne faisons pas de recycling. Combien d´entre nous étudient en fonction des besoins de l´Afrique? Combien réfléchissent en terme d´étudier et rentrer s´installer en Afrique ou encore créer des emplois? Nos préoccupations sont ceux du sans papier: finir ses études, trouver le travail, avoir ses papiers et rester en occident. Est ce cela le rôle de l´«intellectuel» dans une communauté qui veut revendiquer sa place?


<<Question: "développement est une course vers un sous-développement spirituel." c'est à dire?>>

Nous devons bien nous entendre sur le concept du développement. Nous voulons une l'amélioration palpable de nos conditions matérielles de vie: adduction d’eau, électricité, centre de santé… ce sont des objectifs louables mais comment y allons nous. En détruisant ce qui est à nous. En dévalorisant ce qui est à nous. Quand je marche ici dans les rues de Mannheim je vois «Walter X., spécialiste de la médecine chinoise». Quand y aura-t-il des spécialistes de la médecine africaine qui exercent en Europe? Vous ne me direz pas que la médecine africaine n’existe pas. Vient la prochaine question. Qui donne l’impression que la médecine Africaine n’existe pas? C’est ce médecin qui consulte chez lui le matin, viens se balader au bureau vers 11 h, consulte 3 à 10 personnes et file dans une autre clinique. Voyez vous un peu le sous développement spirituel?

A ce «médecin occidental» reconnu et admiré il faut opposer le «médecin africain» qui consulte toute la matinée et sort dès que le soleil interfère avec son champ de vision pour aller préparer la médication de ceux qu’il a consulté. Si vous ajouté que seul le bien être de ses patients l’intéresse alors que l’autre ne regarde que l’épaisseur de votre porte-monnaie. Vous comprendrez ce que l’éducation occidentale a fait de nous.
J’ai pris l’exemple de la médecine parce qu’elle nous touche tous. J’aurais prendre l’exemple du fonctionnaire du ministère des finances qui attend que son collègue retraité lui verse un pourcentage pour avoir accès à sa pension déjà dérisoire. Voyez vous maintenant á quel développement nous aspirons?
J’aurais dû multiplier les exemples, je voudrais rappeler que nombres de ses fonctionnaires sont croyants parce que croire en Dieu se résume désormais à être membre d’une église et donner des collectes consistantes. C’est toujours le développement.
Non, il est temps de re-donner un sens à son existence autrement que par l'accumulation de biens matériels ou de croyances superstitieuses, voire radicales. Oui, il faut comprendre sa dimension spirituelle pour la mettre en œuvre efficacement dans sa vie quotidienne.
Tel a été la préoccupation des hommes dans les sociétés antiques et traditionnelles, je pense ici aux Mayas, à l´Egypte, l’Inde, bref aux sociétés traditionnelles asiatiques et africaines et c´est ce que j´entends par développement spirituel. Si nous nous intéressons au cosmos et cherchons à comprendre les lois du Karma, nous allons comprendre que la course au matériel n´est que perdition. Et c´est ça la spiritualité d´après moi. Cessons de chercher Dieu au Ciel, cherchons le dans nous, dans notre prochain et dans tout ce qui existe au tour de nous, animer par le souffle de vie ou pas, tout objet doit être respecté.


<<Question: Que ferait-elle à la place des fêtes et du Football?, n'a-t-elle pas droit à des moments de relax?>>

Organiser les fêtes et du football ce n´est pas un problème. Le problème c´est n´organiser que cela. Faites un e-mail a ces gens pour leur parler d´une soirée de réflexion ou d´une table ronde la salle sera vide, mais si c´est la fête ou du foot tout le monde sera au rendez-vous. Donc s´il n´y a que le football et les fêtes pour nous rassembler, il y a lieu de s´inquiéter.
Je dois vous raconter une petite histoire: je me suis retrouvé en plein Akwa pendant que je faisais mon stage au Cameroun en 2007, après avoir attendu le taxi pendant plus de deux heures pour me rendre chez un client à Bépanda et après avoir constaté qu´il n´y avait pas assez de taxi dans la ville. J´ai demandé à certains qui attendaient comme moi ce qui n´allait pas. La réponse était ironique: «tu ne sais pas que le Barca joue?» Me répondît une jeune dame à ma droite, ne pouvant pas retenir mes larmes j´ai laisse couler quelques gouttes. Pour eux c´était la honte, mais pour mois c´était pathétique de voir l´Afrique plonger dans la distraction. Le véritable problème ici c´est que la distraction devient préoccupation.


<<Question: Est-ce la faute d'avoir des diplômes ou est-ce autre chose?>>
Est ce une faute d´être riche en Afrique ou plus précisément d´avoir un sous sol qui est sauvagement riche? Je dirai non, la faute c´est la mauvaise exploitation, oui c´est s´asseoir sur le diamant et mourir de faim. Je dois dire la même chose en ce que concerne les diplômes. Nous avons les diplômes en fonction de la demande du marché de travail des autres et nous les mettons au service des autres, nous sommes fière d´être des esclaves du bureau et même d´avoir «réussir» nos vies, pourtant …nous utilisons même ses diplômes pour mépriser les nôtres au lieu de leur venir en aide: c´est ça la faute.

<<Question: "Une vie sans progéniture est une catastrophe, non seulement pour l’individu, mais surtout pour la communauté", comment cela une catastrophe?>>
Dans les mythes africaines la vie est un don du suprême que nous devons sauvegarde a tout prix et transmettre obligatoirement: l´enfant est au cœur de tout, vivre sans enfant c´est vivre en vain, faire les enfants c´est vivre pour toujours, a travers des générations futures. Ceci est illustré par les critères du mariage dans nos sociétés. Ici, fécondité et caractère sont les deux principaux critères des fiançailles. Le caractère est lue dans le comportement de la mère et de sa famille et la fécondité est aussi constaté de la même manière mais confirme par un test de fécondité que je dois dévoiler ici.
Ce test de fécondité, je l´ai eu de ma grand mère et j´ai été aussi surpris de lire cela dans nation et culture de papa C. A. Diop. Ce test se faisait en deux phases, dans la première phase il était question de nettoyer les trompes de la future femme avec un ensemble d´écorces bien sélectionnées et la deuxième phase, une gousse d´ail épluchées est déposée dans le vagin de la jeune fille au couché, le matin si l´odeur est monté jusqu´a la bouche, le test est positif au cas contraire il est négatif et le mariage est donc un annulé. Lorsque la deuxième phase était positive, la femme devait passer à la phase de beauté: Tatouage et diète pendant un bon bout de temps avant d´être présenté au mari.
Vous aller me dire que l’homme ne subissait pas de test mais nous parlons d’un idéal. La société africaine savait bien consoler et caser celles qui n’avaient pas d’enfant que ce soit par stérilité ou pour autre cause. Vous savez justement que la mortalité infantile était élevée et que l’on pouvait accoucher n fois et se retrouver sans enfants. Ca aussi c’était une cause de migration parce qu’on pouvait se dire que les Dieux locaux ne sont pas favorable à la procréation d’une personne, ou d’une famille.


<<Question: Comment peut-on amener les jeunes et/ou nos futur(e)s intellectuel(le)s à s'intéresser à la culture?
Je pense que c’est ce que vous faites présentement. Il faut créer des espaces où on parle de l’Afrique. Je dois peut-être vous dévoiler que l’intérêt que ma famille portait à l’école Africaine a été renforcé par le passage à Bangangté d’un Proviseur nommé Fouda Owona Bénoît. Je ne l’ai pas connu personnellement mais aujourd’hui encore mes aînés parlent joyeusement de ses conférences et autres tables rondes. Il glorifiait la vie du chasseur, du danseur et interprétait les pas de danse et autres gestuels. Il faut créer des tribunes où on parle de l’Afrique, le tour sera jouer.
Nous avons besoin d’une vaste campagne de prise de conscience sur tout le continent. Il faudra sûrement définir des stratégies adéquates.


Question: Certaines langues patriotes suggèrent que dans l'avenir pour travailler dans l'administration il faudrait être à mesure de s'exprimer en 10 Langues Nationales Camerounaises, quel est votre avis? Et quelles pourront être ces langues là? Et pourquoi?

J’avoue que je ne sais pas de quelle nation vous parlez. Je suppose cependant que vous parler de l’«Etat» du Cameroun qui compterait 220 langues ou plus. Je comprends bien ceux qui exprimeraient ce vœu. Nous sommes cependant dans une situation où les enfants ne parlent pas une seule langue. Commençons donc par une seule et nous verrons quelle sera l’étape suivante. Je pense sincèrement que le nombre de langue parlé n´est pas aussi important que la maîtrise des langues. La question de savoir quelle serait la langue nationale est une fausse question. Il y a des critères objectifs pour cela et de toute les façons que la décision finale vienne du parlement ou d’un décret il faut l’appliqué. Il y a des mécanisme pour contraindre chaque personne à maîtriser la langue choisie à côté de la sienne. On pourrait se débarrasser d’une langue coloniale. Le Français est mal parti dans cette constellation (pas seulement au Cameroun).

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